Les médicaments contre le diabète peuvent-ils provoquer un cancer de la vessie ?

Les données des patients sont essentielles pour établir les risques ainsi que les bénéfices des traitements. Dans le cas présent, il existe des preuves que la pioglitazone, un médicament prescrit pour le diabète, entraîne un risque accru d'avoir un cancer de la vessie. La nature de ce lien n'étant pas établie, des recherches supplémentaires sont essentielles pour les patients comme pour les cliniciens.

Pourquoi ces travaux étaient-ils nécessaires ?

La pioglitazone est un médicament couramment utilisé par les personnes diabétiques pour abaisser le taux de sucre présent dans leur sang. En 2011, une étude américaine a suggéré que la pioglitazone était liée à une augmentation significative des taux du cancer de la vessie. Des recherches ultérieures ont tenté de confirmer si la pioglitazone augmentait réellement ce risque, mais sans résultats clairs.

Que s'est-il passé ?

Deux études récentes se sont penchées sur le lien potentiel entre la pioglitazone et le cancer de la vessie.

En 2015, des chercheurs ont utilisé les données provenant d'ordonnances, ainsi que celles relatives aux taux de cancer et de mortalité des personnes atteintes de diabète de type 2 dans six régions différentes de quatre pays différents (trois des groupes provenaient du Royaume-Uni) et n'ont trouvé aucune preuve que la pioglitazone augmentait le risque de cancer de la vessie.

En 2016, une autre étude s'est penchée sur près de 150 000 personnes qui ont été traitées par des antidiabétiques entre 2000 et 2013, et suivies jusqu'en 2014. Ces travaux ont effectivement identifié un risque accru de cancer de la vessie avec l'utilisation de la pioglitazone.

Quels ont été les bénéfices ?

Établir les risques et les bénéfices des traitements peut prendre du temps - c'est un processus difficile et complexe. Il est clair que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir s'il existe réellement un lien entre la pioglitazone et le cancer de la vessie, et l'étendue de ce potentiel risque. Des données de haute qualité seront fondamentales pour cette recherche en cours.

Les personnes diabétiques susceptibles d'être traitées par la pioglitazone devraient discuter avec leurs cliniciens afin d'évaluer les potentiels risques et bénéfices de ce médicament pour elles.

Quel type de données a été utilisé ?

Les deux recherches ont utilisé le Clinical Practice Research Datalink (CPRD). En plus d'utiliser le CPRD, l'étude de 2015 a également examiné les données de deux groupes de population spécifiques du Royaume-Uni, l'un d'Écosse et l'autre de Manchester, ainsi que des données provenant de Finlande, de Colombie-Britannique et de Rotterdam. L'ensemble de données écossaises a été tiré d'un couplage entre les données détenues dans la Scottish Care Information-Diabetes Collaboration (une base de données sur le diabète de type 2 à l'échelle de l'Écosse) et les données des registres du cancer qui sont détenues par la Division des Services d'Information de NHS Scotland. Les données de Manchester ont été tirées du système Salford Integrated Record.

Quelle était la base juridique de l'accès aux données ?

Les données du CPRD sont désidentifiées avant que les chercheurs n'y aient accès.

Qui a financé et collaboré à ce travail ?

L'étude de 2015 a été financée par la Fondation européenne pour l'étude du diabète. L'étude de 2016 a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada.

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